Histoire de convaincre ceux qui hésitent encore à passer à l'électrique
, voici notre retour d'expérience sur les 1660 km parcourus pour aller au ski dans les Alpes au Nord au départ des Hauts-de-Seine, et en revenir en faisant un crochet près d'Angers pour déposer les petits loups chez leurs grands parents.Nous roulons en Tesla Model 3 Long Range depuis pile 2 ans ; elle a parcouru jusqu'alors un peu plus de 50.000 km (on roule toujours plus quand on passe à l'électrique - c'est tellement plus confortable et économique
), et elle est équipée d'un jeu tout neuf de pneus Michelin ePrimacy 18 pouces. Tous les détails techniques qui suivent sont issus de Teslamate installé sur une Raspberry Pi.Avant le départ
Au programme, nous visons (comme l'année dernière) un départ très tôt (pour éviter les bouchons du premier week-end des vacances et conduire au calme pendant que les enfants dorment), un petit déjeuner au Mariott de Saint Julien en Genevois histoire de recharger à bloc avant de monter en station et une arrivée à destination (Flaine) pour déjeuner.
Avant le départ, ABRP semble un peu pessimiste
en estimant une recharge intermédiaire à Beaune Nord d'environ 25 minutes. En principe Châlon-sur-Saône est atteignable.La recharge démarre à partir de 77 % de batterie sur ma borne ZePlug (3,7 kW) vers 20:00. Elle atteint 99 % vers 00:40 et 100 % vers 02:00 (et oui, la calibration a pris pas mal de temps).
L'autonomie (norme EPA) affichée est de 548 km. Neuve, elle affichait 560 km, c'est monté jusqu'à 574 km. Au final Teslamate estime donc une dégradation de 5,8 % après 127 cycles
(on lit parfois que les batteries NMC sont données pour 1000 cycles avec 30 % de dégradation ce qui devrait pouvoir l'amener à 400.000 km... sachant que le conditionnement thermique de Tesla est excellent, la batterie est choyée et vieillit beaucoup mieux que celles de nos smartphones).Trajet aller, 613 km, 6 h de route (hors pauses)
Le préconditionnement est activé avec l'appli 30 minutes avant le départ pendant le chargement du coffre ; enfin des coffres avant, arrière et sous-coffre avec un volume assez significatif de bagages (sacs, oreillers, après skis, chaussures de ski et quelques courses à l'arrière ; câbles de recharge T2 et standard, luges et chaines à l'avant).
La Tesla accueille nos petits loups bien au chaud pour un départ un peu avant 4h du matin.
Nous planifions un trajet en direction du superchargeur de St Julien en Genevois (et non directement Flaine) afin de nous y arrêter pour le petit déjeuner.
Le planificateur nous annonce alors un direct jusqu'à Chalon-sur-Saône (340 km / 3 h)
. Attention aux stop et aux feux, avec 100 % de batterie, aucun freinage régénératif ! Avec le "one-pedal", on a perdu l'habitude d'appuyer sur la pédale de frein. La petite icone verte de disque de frein nous le rappelle.
Direction le périphérique parisien, puis l'A6. Malgré quelques ralentissements alors que le soleil est encore loin sous l'horizon, le trajet se déroule sereinement à 130 km/h compteur. Le silence des pneus neufs est appréciable (les pneus avant Michelin PS4 d'origine s'étaient usés en facette et donc occasionnait un bruit de fond sourd et pénible - pensez à faire intervertir vos trains tous les 10.000 km comme l'indique Tesla...).
L'autopilot est très reposant sur l'autoroute (et aucun freinage fantôme - avec l'habitude, on sent venir les petits ralentissements inattendus quand certains tiennent mal leurs files).
La température extérieure oscille entre 7 et 9 degrés (pourvu qu'il reste de la neige...
).Le planificateur recalcule en permanence l'estimation de pourcentage à l'arrivée au superchargeur, ZERO stress sur le fait de le rejoindre
. Et il nous affiche également en temps réel une disponibilité de plus de 20 bornes sur les 28 installées à Châlon, ZERO stress non plus pour la disponibilité d'une borne recharge 
. Le préconditionnement de la batterie a démarré automatiquement 1 h avant la supercharge (avec Scan My Tesla, on voit que les moteurs montent rapidement à plus de 70°C afin d'envoyer de la chaleur dans la batterie jusqu'à ce qu'elle atteigne 50°C avant la supercharge).
3h pile après le départ, nous prenons la sortie Châlon Nord et 2 min 30 s plus tard, nous voilà garés sous les ombrières solaires du superchargeur de Châlon-sur-Saône (qui font surtout ooffice de parapluie vu les trombes d'eau depuis Beaune - mais c'est appréciable par rapport aux superchargeurs qui en sont dépourvus - et qui ne produisent strictement rien puisqu'il fait nuit noire) et avec... 19 % de batterie
! Le superchargeur est occupé par une dizaine de Tesla (toute la gamme S, 3, X, Y) de diverses nationalités et un SUV de marque allemande.
Inconvénient de l'horaire très matinal : pas de sanitaires ouverts dans la grande surface avoisinante...
339 km parcourus en 3h02, 60 kWh consommés soit 17,7 kWh/100.
Compliquée la supercharge avec les badges, la CB
? Quenini : on se gare en marche arrière, on décroche un connecteur de charge, on appuie sur le petit bouton et hop la trappe de recharge s'ouvre comme par magie et on le branche fermement. S'en suivent quelques clignotements bleus puis après quelques secondes, des clignotements verts rapides. C'est parti 
! Après quelques minutes, la voiture vibre légèrement et souffle pour évacuer la chaleur de la supercharge et maintenir la batterie à une température raisonnable (60°C max dans mon cas d'après Scan My Tesla). Quand il est fait froid et humique, on constate même parfois un petit nuage de vapeur à l'extérieur (petit moment de doute... mais c'est inodorant et normal d'après la doc de Tesla, inutile d'appeler les pompiers).Bien qu'elle soit préconditionnée, la batterie à 19 % n'encaissera que 190 kW bien qu'elle puisse en théorie en encaisser 250 kW sur un superchargeur V3.
La recharge se termine 20 minutes plus tard à 66 % sous 73 kW de vitesse de recharge (35 kWh chargés, 39 kWh consommés à 0,30 €/kWh = 11,70 €).
Après 3 h d'autoroute non-stop, les 20 minutes permettent de faire une petit promenade sous le crachin histoire de se dégourdir les pattes pendant que les enfants, qui se réjouissent toujours d'une pause recharge, regardent un dessin animé (pas besoin de demander quand est-ce qu'on arrive puisque c'est écrit sous leurs yeux et que, même à 5 ans, ils ont vite compris où regarder !).
Un peu après 7h, on redécolle du superchargeur et 3 minutes plus tard nous revoilà sur l'A6 où la pluie redouble et la circulation s'intensifie.
Jusqu'à l'été dernier, les essuie-glaces avaient tendance à s'activer trop tôt et trop vite (et surtout devenaient fous dès que des moustiques s'écrasaient devant les caméras du pare-brise). Depuis queluqes mois avec les dernières mises à jour, c'est beaucoup mieux mais désormais ils ont tendance à ne pas "assez" s'activer
et donc il faut parfois forcément un essauyage en appuyant sur le comodo de gauche ou passer en mode manuel avec la molette de gauche.Une demi-heure plus tard, à Mâcon, direction l'A40 enfin beaucoup plus calme et sous le soleil !
Le planificateur poursuit ses estimations, parfois de façon un peu fantaisiste juste après une supercharge.
Le préconditionnement de la batterie redémarre 30 minutes avant l'heure d'arrivée prévue.
Après 1h45 de route et 200 km, nous sortons de l'A40 et arrivons au superchargeur de St Julien 4 minutes plus tard sous un beau soleil
(200 km parcourus en 1h45, 43 kWh consommés soit 221 Wh/km, tiens c'est nettement plus qu'avant).
Le superchargeur est équipé de 20 bornes en 250 kW dont seulement la moitié sont utilisées.
Par contre, le parking est situé très proche de l'hôtel et donc il y a parfois des squatteurs thermiques (mais ce n'est pas le cas cette année).
Cette fois, la batterie est davantage déchargée (8 %), nous tapons donc les 230 kW en pic mais cela redescend assez vite sur les batteries LG E5LD (les Panasonic des anciennes LR et des Performance Made in USA tiennent plus longtemps la charge rapide, mais sembleraient présenter une dégradation plus importante au fil des ans).
- après 1 minute, nous sommes à 12 % (201 kW)
- après 5 minutes, à 26 % (162 kW)
- après 8 minutes, à 35 % (130 kW) -> monter à Flaine requiert 25 % de batterie donc avec 10 % de marge, nous aurions pu déjà repartir
, mais nos ventres sont encore vides.- après 15 minutes, à 51 % (90 kW)
- après 30 minutes, à 75 % (53 kW)
- après 34 minutes, à 80 % (45 kW)
- après 47 minutes, à 90 % (30 kW)
- après 1 heure, à 97 % (18 kW)
La charge se termine à 99 %, 71 kWh consommés sur la borne à 0,26 €/kWh et une facture de 18,46 €.
On redécolle tout doucement un peu après 10:00 pour parcourir les 76 km restants en un peu plus d'une heure.
La première demi-heure consiste à parcourir 50 km de "plat" autour de 500 m d'altitude sur autoroute limitée à 110 km/h. L'autonomie EPA affichée passe de 536 à 483 km soit 53 km normalisés et donc 7,3 kWh consommés (la consommation normalisée EPA de la TM 3 LR 2022 est de 137 Wh/km) et donc une consommation kilométrique de 14,5 kWh/100. Pas mal
!La deuxième demi-heure consiste à parcourir 26 km de lacets de montagne tranquillou (aucune urgence à l'arrivée) et franchir un col à 1850 m d'altitude pour redescendre en station à 1700 m. L'autonomie EPA va cette fois fondre de 483 km à 401 km soit 82 km soit 11,2 kWh et donc une consommation kilométrique de... 43,2 kWh/100
! Heureusement, nous verrons qu'au retour en descente, la consommation peut être... négative !A l'arrivée, il nous reste 74 % dans la batterie (et encore plein de neige, ouf !).
Bilan du trajet aller
613 km parcourus en 6 h (dont au moins 5 h avec l'Autopilot enclenché).
1h29 min de recharge DC (en courant contiunu), certes, mais :
- sur les 20 minutes de recharge à Châlon, au moins 10-15 minutes étaient nécessaires pour se dégourdir après 3h d'autoroute
- et l'heure de charge à St Julien est masquée par le temps de prendre un petit déjeuner tranquillement.
Nous aurions néanmoins pu repartir de St Julien après 8 minutes de charge, mais comme nous n'avions pas de prise de recharge atitrée dans la résidence à l'arrivée, autant monter avec la batterie suffisamment rechargée. Cela illustre que les 613 km (dont la montée finale) auraient pu être parcourus qu'avec 28 minutes de charge.
124,4 kWh consommés, soit 19,9 kWh/100 km.
30,20 € de recharge et... 58 € de péage.
4,9 c€/km (càd autant qu'une voiture qui consommerait 2,5 L/100 km avec du carburant à 2 €/L).
124,4 kWh x 34 gCO2/kWh (le 10/02 sur eCO2mix) = 4,2 kgCO2 soit l'équivalent de la combustion de... 1,6 litres de gazole (pour faire 613 km).
Et comme une voiture électrique n'est jamais vraiment zéro émission, 0,199 kWh/km * 34 gCO2/kWh = 7 gCO2/km.
La suite au prochain numéro
).
, merci la carte Chargemap).
et toute glissade sur la route luisante). Confort parfait (aucun bruit, pas de changement de vitesse à gérer, pas de frein moteur hurlant). L'autonomie normalisée EPA passe de 495 (91 %) à... 507 km (93 %) soit 12 km d'autonomie gagnée pour parcourir 26 km soit 1,64 kWh réinjectés dans la batterie et donc une consommation kilométrique de -6,3 kWh/100 
(en Aquitaine cette fois avec un peu plus de 3200 km au programme en deux semaines).